
En ce début d’année 2021, mes premiers mots seront pour vous la souhaiter belle et pleine d’espérance. Nous souhaitons tous tourner la page de 2020 et retrouver, le plus vite possible, nos libertés. Cet espoir, c’est le vaccin qui nous l’apporte. L’effort des chercheurs et des industriels mais aussi de tous les volontaires qui ont participé aux essais cliniques, a permis de gagner des mois, voire des années sur la mise à disposition du premier d’entre eux : Pfizer-BioNtech. C’est un exploit que nous devons saluer. Le vaccin Moderna qui doit être homologué dans les prochains jours viendra augmenter les quantités disponibles. Beaucoup d’entre vous se posent des questions, légitimes, sur ce vaccin et sa mise à disposition. C’est pourquoi, l’essentiel de ma lettre, que je vous propose sous forme de questions-réponses sera consacré cette semaine à ce sujet.
Qu’est-ce -qu’un vaccin à ARN messager
Les explications du professeur Steve Pascolo si dessous sont claires. L’ARN messager est la copie d’un gène dont la vie est très éphémère mais qui va provoquer la création d’es anti-corps nécessaire pour lutter contre le virus. Des vaccins anciens comme ceux de la rougeole ou de la rubéole fonctionnent déjà sur ce principe. Ce qui change, c’est le mode de production. Pour les vaccins anciens, la production se fait par culture alors que pour la COVID-19, l’ARN est produit par synthèse. Cette méthode révolutionnaire rend le vaccin très reproductible et plus sûr. Cette technologie est utilisée par Pfizer-BioNTech et Moderna.
Combien de doses commandées, nombre de vaccin attendus, règles de répartition
Les Européens se sont réunis pour commander 1,8 et bientôt 2 milliards de doses réparties entre les 6 laboratoires les plus avancés sur l’élaboration d’un vaccin. Ces commandes ont été passées à risque, sans connaissance de qui arriverait le premier à livrer son vaccin. Les commandes groupées au niveau européen ont permis de limiter les risques financiers et d’obtenir un prix plus bas par dose que si chaque pays s’y était pris séparément. Les doses sont réparties équitablement équitablement entre les pays au prorata du nombre d’habitants.
Liste des laboratoires : Pfizer-BioNTech, Moderna, AstraZeneca, Johnson & Johnson, CureVac, Sanofi-GSK, Novavax à venir
Montée en production et logistique de distribution
Il s’agit d’une production nouvelle. Chaque laboratoire doit donc lancer ses lignes de production, ses sous-traitants et monter en cadence. Un des objectifs est aussi de produire sur le sol européen.
Le programme de livraison pour la France :
Pfizer-BioNTech (2 doses par vaccin)
1 million de doses reçues
500 000 doses par semaine à partir de la semaine prochaine
Moderna (2 doses /vaccin)
200 000 doses en janvier
500 000 doses en février
1 million en mars et avril
2 millions en mai et juin
Soit à fin juin 7 millions de doses
Au fur et à mesure des homologations des autres vaccins par l’agence européenne du médicament, ceux-ci seront également distribués en France. La centralisation des tests au niveau européen a également permis d’accélérer ces opérations pour le continent.
Les premiers vaccins disponibles, Pfizer et Moderna, doivent être conservés à très basse température (-80°) parce que l’ARN n’est pas assez stable. Cela nécessite la mise en place d’une logistique très rigoureuse sans rupture de la chaîne du froid, ce qui le cas échéant, occasionnerait la perte des doses. Des containers réfrigérés sont nécessaires pour le transport. Ils sont fabriqués par une PME française et viennent d’être homologués.
Ordre de priorité des vaccinations
Étant donné la rareté actuelle au niveau mondial du nombre de doses disponible, il est absolument nécessaire de prioriser les personnes qui pourront bénéficier des premières vaccinations. A la fois l’OMS et les agences de santé européenne et française, ont publié leurs préconisations. L’ensemble des professionnels de santé, les associations, ainsi que les élus locaux ont été consultés par le gouvernement au dernier trimestre 2020 pour établir de manière concertée la stratégie vaccinale. Le premier objectif majeur est de sauver le maximum de vies et de désengorger les services hospitaliers. C’est pourquoi le choix a été fait de vacciner en premier lieu dans les EHPAD où le tiers des décès liés à la Covid-19 a été enregistré.
Si l’ordre des priorités n’a pas évolué, le calendrier a été resserré cette semaine pour les priorités suivantes. Ainsi depuis le début de la semaine, les professionnels de santé, les pompiers, les personnes exerçant des soins à domicile ou du service à la personne, de plus de 50 ans ou présentant des fragilités peuvent se faire vacciner. Dans la région Ile-de-France, les sites de vaccination sont renseignés sur le site de l’ARS régionale.
Le site de l’ARS sera mis régulièrement à jour avec les nouveaux centres de vaccination ouverts sur la région et le département. D’ici 2 semaines, 6 à 7 centres doivent ouvrir dans les Hauts-de-Seine. Une coordination entre l’ARS, le Préfet et les élus locaux est en cours pour déterminer le lieu de ces centres et permettre d'avoir une bonne couverture territoriale.
À compter du 14 janvier, les personnes de plus de 75 ans résidant en ville ou présentant des co-morbidité, pourront s’inscrire sur le site suivant pour s’inscrire pour une prise de rendez-vous. Un numéro de téléphone sera aussi mis en place à cet effet.
Les autres tranches d’âge suivront. Entre temps d’autres vaccins, plus facile à manipuler seront disponible et permettront de démarrer la vaccination en ville comme cela se fait pour la grippe saisonnière.
Recueil du consentement
Le recueil du consentement est une demande des professionnels de santé, du comité national d’éthique et de la HAS. Contrairement à ce qui a été dit, il suffit de consentir de manière orale. Le recueil du consentement est toutefois plus complexe dans les EHPAD où il faut éventuellement contacter les familles et les tuteurs. Cette opération a démarré avant Noël.
Pourquoi il faut se faire vacciner ? où et comment ?
C’est une chance d’avoir été capable de développer en si peu de temps un vaccin contre la COVID 19. En l’absence de médicament, c’est la seule possibilité pour nous de sortir du marasme que nous connaissons maintenant depuis presque un an. Il est de notre responsabilité collective et individuelle de reprendre notre destin en main.
Les vaccins Pfizer-BioNTech et Moderna protège en premier lieu contre les formes graves de la maladie. En vous faisant vacciner, vous vous protégez d’abord vous-même. Il n’a pas encore été démontré que le vaccin empêche la transmission de la maladie et c’est pourquoi, les mesures barrières devront encore être conservées jusqu’à ce qu’un nombre suffisant de personnes soit vaccinées.
Comment se faire vacciner ?
La chaîne logistique est actuellement complexe à cause de la nécessité de conservation à très basse température.
Le vaccin est conservé à -80°. Il est ensuite acheminé dans des pharmacies centrales où il peut être conservé 5 jours dans un réfrigérateur ordinaire. Une fois sorti du réfrigérateur, les doses qui sont préparées par 5 doivent être utilisées dans les 6 heures.
C’est pourquoi, les vaccinations doivent s’organiser sur rendez-vous et qu’il est indispensable de respecter le créneau octroyé.
La personne qui veut être vaccinée peut, si elle le désire, prendre un RV préalable avec son médecin traitant. Ce n’est pas obligatoire. Un médecin sera sur place et un questionnaire de santé est proposé avant l’injection. La personne est ensuite gardée 15 à 30 mn pour être surveillée. ( à ce jour, 1 cas seulement sur 100 000 de réaction pour les personnes présentant des allergies graves)
Les vaccins disponibles actuellement demandent 2 doses. La 2ème dose sera administrée entre la 3ème et la 6ème semaine suivant la première.